C’est aussi une sortie familiale, où les enfants gambadent au milieu des tentes, où les grands s’essayent à la slackline et au jeu de palet. Tout le monde a conscience qu’il faut beaucoup se dépenser pour justifier l’orgie de viande grillée qui va suivre. Des montagnes de côtes de porc sont englouties par nos bouches affamées, une pluie de chipolatas s’abat sur les deux grandes tables dressées sous le préau, et sont avalées par dizaine par les plus voraces. Certaines scènes trop violentes sont ici coupées pour épargner les âmes sensibles.
Dans la nuit sombre et fraîche, c’est l’heure où les grimpeurs enfilent leur doudoune, leur polaire, voire même leur couette pour certaines. C’est aussi l’heure où certains hommes se transforment en créatures hybrides, mi-bûcheron mi-cheval de trait, capables de raser un demi-hectare de végétation pour chauffer le corps et le coeur des noctambules.L’Aspalien.ne a de la ressource, et après une nuit réparatrice (c’est-à-dire humide dans un duvet trop fin à greloter jusqu’au matin), il garde le rythme pour une nouvelle journée de grimpe et de bonne humeur.
La dernière soirée à Vieux Château fera partie des grands crus comme seule la Bourgogne peut en produire : une flambée à faire pâlir nos anciens moniteurs de colonies de vacances, et un blind test endiablé où l’on découvrira qu’Urara se souvient parfaitement de Des’ree, Sophie & Fanny sont fan de Lauryn Hill, Magali N. maîtrise la Mano Negra sur le bout des doigts, et Emmanuelle a écouté Céline Dion en boucle pendant son adolescence.Pendant ce temps-là, Thierry, Lucas et Damien (leur nouvelle recrue inarrêtable), transformés en bêtes de somme, continuent de déboiser la forêt de Montberthault pour nourrir les flammes toujours plus hautes de notre brasier. Mais comment font-ils pour tenir ce rythme infernal me direz-vous ???! Grâce à une mixture secrète, savant mélange de merguez et de Ricard, que les Aspaliens se transmettent de génération en génération… Mais attention, les effets secondaires sont terribles : il arrive souvent qu’on se mette à chanter des comptines pour enfants et des joyeux anniversaire jusque tard dans la nuit, près des tentes…
Heureusement, tout est rentré dans l’ordre le lendemain, et la menace d’un orage a douché les espoirs des derniers courageux partis s’aventurer dans les ultimes voies du week-end. Tout le monde est rentré (sain) et sauf, ce qui constitue, en soi, une excellente nouvelle !Bravo à tou.te.s !