A l’Aspala, on aime le beau caillou, les vins gorgés de soleil, et la grimpe tout en finesse… Alors pour les brutes épaisses que nous sommes, les Dentelles de Montmirail étaient la destination parfaite pour le week-end de la Toussaint : des vignes à perte de vue, et des lames de calcaire gris ciselé pour notre plus grand plaisir.
Sauf qu’à trois jours du départ, la pluie s’est décidée à tomber, sans faire dans… la dentelle.
Pas très rassurant d’arriver sous les trombes d’eau en se dirigeant tout droit vers Vaison-la-Romaine et ses tristement célèbres inondations des années 90…
Oubliée la grimpe, pour notre premier jour sur place, nous avons attendu que les Dentelles sèchent au soleil, et en avons profité pour faire un peu de tourisme à Avignon (et non « en Avignon » qui est un archaïsme datant du temps où Avignon était un Etat pontifical : https://www.projet-voltaire.fr/culture-generale/en-avignon-a-avignon/ fin de la parenthèse culturelle).
Visite du palais des Papes pour les plus désespérés, grimpe à la salle d’escalade locale pour les plus forcenés, et bowling pour les plus ….? Certains ont préféré visiter les caves et boire pour oublier.
Heureusement, le soleil a repris le dessus les jours suivants, et les Aspaliens assoiffés de caillou ont pu s’en donner à cœur joie sur les dalles du Clapis. Une bonne entrée en matière pour retrouver les sensations et la pose de pieds.
Le lendemain était consacré à la grande voie, et chacun a pu trouver un projet adapté à ses ambitions, le tout sous un soleil revanchard.
Finalement, tout se déroulait à merveille. L’ambiance était au beau fixe, comme d’habitude Alex parlait la nuit, et le soir Sandrine essayait, en vain, de nous montrer les bonnes postures pour s’étirer le psoas et autres muscles inconnus au bataillon. Un détail a failli pourtant tout gâcher : le patron du restaurant de Lafare où nous mangions en demi-pension a clairement cherché à nous achever, avec des plats chaque jour plus copieux. Déjà le premier soir nous aurions pu nous douter de ses intentions, il nous a servi un rectangle de 20X20 cm de hachis parmentier de sanglier… Une brique impossible à terminer, même pour les estomacs les plus élastiques du groupe (le mien est pourtant bien entraîné).
Pour le dernier jour, direction un autre secteur de couennes, où nous pensions finir tranquille pour dépenser le peu de force qu’il nous restait. C’était sans compter sur un groupe d’une vingtaine d’individus, armés jusqu’aux dents, qui n’avait comme seul objectif que de squatter toutes les voies faciles que nous avions dans le viseur. Les Aspaliens ont donc dû se rabattre sur des voies plus dures, et c’est ainsi que Vincent a réussi à enchaîner sa première 6a en tête en falaise ! A quelque chose malheur est bon dit l’adage.
Jérémie HARTMANN