Ne vous fiez pas à son jeune âge : à 11 ans, Ariane est déjà une vieille grimpeuse. Avec 7 ans d’escalade au compteur, on peut presque dire qu’elle a commencé la grimpe au berceau. En grande section pour être exact. Enfin à cet âge-là « ce n’était pas vraiment de l’escalade » estime la jeune aspalienne, « j’avais peur d’aller en haut du mur, et l’année d’après, j’avais peur d’en descendre ! ».
C’est à la salle Roc & Résine, à Thiais, qu’Ariane fait ses premiers pas sur les murs verticaux. A l’époque, l’Aspala n’accueille pas encore d’enfants, mais la petite fille a déjà des fourmis dans les jambes et dans les mains : « ma mère me voyait grimper partout, elle avait peur, c’est pour ça que mes parents ont décidé de m’inscrire, et ils se sont mis à l’escalade par la même occasion ».
Dompter le vide
Depuis, Ariane s’est habituée à la hauteur et a su dompter la peur du vide : « j’aime l’escalade (à part les règles de sécurité ! ), parce qu’après on n’a plus le vertige. »
C’est donc en grimpeuse confirmée qu’elle s’inscrit à l’Aspala à la rentrée 2017, la première année où le club ouvre ses portes et son mur aux enfants. Les cours ont d’abord lieu sur l’ancien mur du gymnase Descartes, avant de basculer début 2019 sur la structure flambant neuve du complexe sportif La Fontaine, plus haute et déversante. Beaucoup craignent encore ces grandes voies penchées, y compris chez les adultes. Pas de quoi intimider la jeune fille, au contraire : « maintenant c’est mieux, à Descartes les prises et le mur étaient vieux. Ici il y a plein de dévers, c’est le style que je préfère, les prises sont grosses, plus rapprochées, donc plus faciles à attraper. En dalles, les prises sont éloignées, et en plus ça fait trop mal aux pieds ». Elle vient de passer brillamment son passeport jaune, et pourrait vite franchir de nouveaux caps.
Du bloc par dessus-tout
Ce qu’Ariane préfère avant tout, c’est le bloc : « on n’est pas accroché à une corde, on fait ce que l’on veut, on est plus libre ». Elle s’est essayée à la compétition, et là encore, c’est le bloc qui a sa préférence : « j’aime bien le format contest, où l’on peut essayer beaucoup de blocs différents dans l’ordre que l’on veut. La difficulté me plaît moins, les voies sont souvent un peu dures, et il faut parfois attendre 3/4 d’heures avant de commencer à grimper ! ».
Avec ses parents, la collégienne profite des vacances pour grimper dans les Alpes et faire de la via ferrata, mais reconnaît être moins à l’aise sur le rocher qu’en salle.
Une enfant de la résine, pour l’instant, qui regarde régulièrement les Coupes du monde de bloc sur internet, et connaît déjà le nom des champions : « Janja Garnbret est très forte, Fanny Gibert la Française, et les Japonais sont bons aussi, comme Tomoa Narasaki, très à l’aise en dévers ». Qui sait, dans quelques années, si le nom d’Ariane Compan ne sera pas cité comme référence par la future génération de grimpeurs ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite !