Retour sur la sortie ski de randonnée… et cascade de glace à Pralognan-la-Vanoise

Du 15 au 17 janvier dernier, un petit groupe de grimpeurs de l’ASPALA est parti en Vanoise, pour s’initier au ski de randonnée… mais aussi à la cascade de glace, ce qui n’était pas du tout prévu !

Cette sortie, encadrée par Thierry (initiateur alpinisme et ski-alpinisme de la FFME), réunissait Hélène, Nathalie, Johann et Sylvain. L’objectif initial était une découverte/initiation au ski de randonnée. Les conditions météo et nivologiques du moment ont transformé cette sortie en stage multiactivités hivernales ! Retour sur cette belle sortie d’hiver…

D’emblée, il faut préciser que cette sortie a été rendue possible grâce au financement accordé par la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade dans le cadre d’un appel à projet pour le développement de la « multiactivités » auquel l’ASPALA avait répondu en 2019. Grâce à cette aide, le club a pu investir pour acquérir le matériel nécessaire à ce type d’activité et notamment des kits DVA / PELLE / SONDE.
Au programme, il était prévu une première journée de découverte du ski de rando avec exercices de recherche et sauvetage de victimes en avalanche puis, le lendemain, une montée au refuge non gardé du Col de la Vanoise avec nuit en mode « glagla » dans le duvet et, pour finir, un sommet facile dans le secteur (pointe de la Réchasse ou pointe du Dard).
La neige était bien au rendez-vous ! et pour être servis nous avons été servis ! Le premier jour de cette sortie, le domaine skiable était en mode PIDA, c’est-à-dire « plan d’intervention de déclenchements des avalanches ». Il faut dire qu’il avait neigé toute la nuit et que les précipitations des jours précédents avaient déjà fait évoluer l’indice de risque avalanche à un niveau 4 (« risque fort »). Quand on sait que pour un risque de niveau 5 on doit rester tranquillement au chaud à la maison, alors le niveau 4 constitue finalement le plus haut niveau de risque avalanche quand on sort en montagne…
La prudence est donc de mise et nous avons décidé d’attendre sagement la fin du PIDA pour aller randonner. Cela tombait bien, puisque cette première matinée était consacrée aux exercices de recherche de victime en avalanche. S’exercer à la recherche de victime en avalanche est un préalable indispensable à toute sortie hors des pistes, que ce soit pour de la randonnée à ski ou pour du freeride.
Le matériel de recherche est un triptyque composé d’un Détecteur de Victimes d’Avalanche (le fameux DVA – et non l’ARVA qui est une marque de DVA…), d’une sonde et d’une pelle. Un ou deux éléments sans les deux autres ne sert strictement à rien… en effet, imaginons que vous parveniez à détecter votre pote victime d’une avalanche avec votre DVA mais que vous ne disposiez pas de pelle dans votre sac… alors votre pote sous la neige sera bien content(e) que vous l’ayez trouvé mais moins content d’apprendre que vous ne pourrez pas le(a) dégager de la neige !
Ce qui compte dans la recherche de victime d’avalanche c’est l’organisation, parce que l’organisation c’est de l’efficacité et l’efficacité c’est de la rapidité. Lors d’un accident d’avalanche, une victime dispose statistiquement de 80 à 90% de chance de survie si elle est dégagée dans un délai de 18 minutes… au bout de 35 minutes ses chances de survie tombent dramatiquement à 35%. Tout est dit : il faut aller vite et ne pas perdre de temps !
C’est pourquoi la première phase, c’est-à-dire la localisation de la victime avec le DVA puis la localisation précise avec la sonde, est cruciale et si importante. Il faut en effet prendre en compte le temps de pelletage qui n’est pas une mince affaire et qui peut durer longtemps si la victime est enfouie profondément ou si la neige est dure.Durant cette première matinée nous avons donc multiplié les exercices de localisation en cachant les DVA sous la neige et en prenant bien soin de brouiller les pistes… C’est un exercice ludique qui permet de se rendre compte à quel point il faut l’entrainer pour le maitriser. Pour corser l’affaire, nous sommes passés d’une recherche mono victime à une recherche multi victimes. Mine de rien ça fatigue bien !Ce préalable validé, nous décidons de retourner sur le domaine skiable de Pralo pour voir si le PIDA est terminé et aller se promener en montagne. Ouf !! C’est fini ! Même si les avalanches ont été déclenchées, le risque avalanche reste fort et nous décidons donc de randonner prudemment sur les pistes sécurisées. De toute façon, avec la fermeture des stations, le domaine skiable s’apparente à du « hors piste » et nous sommes bien seuls ce vendredi.Nous partons pour atteindre le secteur des Barmettes en haut de la station. « Peaux de phoque » aux skis, nous débutons notre balade tranquillement. La randonnée à ski produit un effort assez similaire à la randonnée à pied. Il faut avoir un rythme régulier.
Les virages dans les pentes raides s’effectuent en réalisant des « conversions amont ». Cela signifie donc d’avoir à réaliser un demi-tour face à la pente, avec la spatule du ski aval qui a tendance à vouloir se planter dans la neige et à déséquilibrer quand on est pas habitué… C’est une technique de base à maitriser pour l’enchainer naturellement.
Ce jour-là il neige toujours et il fait froid, nous sommes bien au mois de janvier !C’est quand même une belle journée de découverte, ou de redécouverte, pour Hélène, Nathalie, Johann et Sylvain.Après avoir effectué quelques centaines de mètres de dénivelée nous décidons de redescendre pour profiter (enfin) de cette neige de rêve. Mais il faut d’abord « dépeauter » !La descente est à la hauteur de nos espérances : magique ! Avec une neige bien profonde et légère… malheureusement trop rapide et en moins de 2 nous sommes déjà au pied de la station.Maintenant nous devons décider du programme du lendemain. L’option de repartir en randonnée sur les pistes avec un risque avalanche qui n’a pas diminué n’est pas super enthousiasmante…
Je propose aux stagiaires de les initier à la cascade de glace. Ça tombe bien ! J’avais anticipé le coup en ramenant deux paires de piolet-traction et des cordes et, autre hasard bien fait, il y a une superbe structure artificielle de glace non loin de Pralo…
Après un bon apéro, un bon repas et une bonne nuit de sommeil dans notre gîte confortable, nous partons pour Champagny-le-Haut où se situe la Tour de Glace, une superbe structure d’entrainement de cascade de glace et de « dry tooling » géré par la FFCAM (et oui ! il faut rendre à César ce qui est à César !). Cette structure fait une vingtaine de mètre, avec divers profils, et elle reproduit les conditions d’une cascade naturelle (c’est simplement de l’eau qui a gelé, nul produit additif rajouté !) mais sans l’engagement d’une cascade naturelle bien entendu !

Il fait très froid en cette matinée pourtant bien ensoleillée : -15°C au compteur ! Il va falloir faire de l’exercice pour se réchauffer !L’escalade en cascade de glace est très proche de l’escalade en falaise : il faut faire travailler au maximum ses pieds et ne pas trop serrer ses « pioches » pour éviter de se dauber les bras. Il faut donc essayer de parvenir à un maximum de fluidité et d’équilibre sans se crisper. Un autre principe essentiel est de ne pas (trop) buriner avec les piolets mais d’utiliser au maximum les aspérités de la glace pour effectuer des crochetages qui permettent de s’économiser.Les premiers essais ne sont pas faciles… il faut trouver ses marques. Nos 4 glaciéristes en herbe trouvent vite le rythme et enchainent de belles ascensions.

 

Ce jour-là nous avons l’immense chance d’assister à l’entrainement des frères LADEVANT, Louna et Tristan de leur prénom. C’est-à-dire la crème de l’élite mondiale de la cascade de glace en compétition… Tout simplement impressionnant et beau à voir ! Louna Ladevant n’est rien moins que vainqueur de la coupe du monde et champion d’Europe 2020 de la discipline, à l’âge de 19 ans seulement… et son frère fait régulièrement des podiums au niveau international. D’une humilité aussi haute que leur palmarès, les deux champions sont hyper abordables et c’est sympathiquement que nous avons pu échanger avec eux.

 

C’est donc sur cette journée parfaite que nous terminons cette superbe sortie qui nous a fait un bien fou… avec une grande hâte de pouvoir revenir en montagne au plus vite !

Un grand merci Hélène, Nathalie, Johann et Sylvain pour leur curiosité, leur grande écoute, leur attention constante et leur bonne humeur tout au long de cette sortie.

Thierry
Février 2021

Crédit photo : Thierry, Hélène, Nathalie, Johann et Sylvain pour l'ASPALA

Interview de Mickaël MAWEM – Qualifié aux JO de Tokyo épreuve d’escalade

Notre beau mur de l’ASPALA Antony Escalade accueillait en ce début février un entraînement de l’équipe de France militaire d’escalade, avec quelques pointures comme Manu Cornu ou Mickaël Mawem. A cette occasion, notre représentant français aux prochains Jeux Olympiques de Tokyo s’est prêté au jeu des questions-réponses. Il nous explique sa stratégie de préparation pour ces JO, les premiers de l’histoire de l’escalade ! Un grand merci à lui pour sa disponibilité.

Sortie au Massif des Bornes (Haute-Savoie)

Après une belle frayeur météo – temps bien pourri annoncé une semaine avant, la météo change in-extremis pour du grand beau, voir même du bien chaud. Finalement comme chaque fois pour cette maintenant traditionnelle sortie de septembre ! Septembre est définitivement un mois magique en montagne : beau temps, belle lumière et pas trop chaud !

Après 6 heures de route le jeudi après-midi, le groupe de 10 Aspaliens dont deux encadrants (Thierry et Benoît) se retrouve dans un hôtel de charme en Haute-Savoie. Chambre dortoir, histoire de garder la cohésion de groupe mais presque grand luxe. Presque trop pour certains, peur que l’on se ramollisse ! Il faudra donc envisager un bivouac pour l’année prochaine histoire de compenser…

Après une bonne nuit et un solide petit déjeuner (on ne le répètera jamais assez, trop top le buffet, du jamais vu de mémoire d’Aspalien !), on attaque une journée de mise en jambes pour découvrir le calcaire local, le massif des Bornes est une première Aspalienne ! Direction le col de la Colombière, puis une bonne marche d’approche de 300 mètres de dénivelé, histoire de se mettre en température.

Aspala Escalade : sortie au Massif des Bornes (Haute-Savoie)

Le cadre est magnifique, nous sommes entourés par les sommets des Aravis et personne sur les rochers, à part nous et les chèvres. Le week-end s’annonce bien !

Aspala Escalade : sortie au Massif des Bornes (Haute-Savoie)

Cette première journée est l’occasion de réviser les manips de cordes : haut de voie, relais, rappels et de découvrir les spécificités de la roche locale, notamment ses superbes cannelures et dalles à micro-gratons. Une vraie surprise pour certains et certaines, avec quelques frayeurs et doutes, notamment pour la grosse journée à venir du lendemain.

Aspala Escalade : sortie au Massif des Bornes (Haute-Savoie)Les longueurs s’enchainent dans la bonne humeur et finalement chacun s’acclimate au rocher. Il est déjà temps de redescendre sans trainer, la piscine ferme à 19h !

Ce sera raté pour certains : la « titine présidentielle » refusant de quitter le col ! Des câbles de démarrages feront l’affaire, il faudra juste garder titine sous perf, en attendant un changement de batterie.

Après le triptyque PAD (Piscine, Apéro, Dîner), extinction des feux tôt en prévision de la grosse journée du lendemain !

Samedi matin, départ matinal pour le pic du Jallouvre, nos hôtes ont gentiment acceptés d’avancer l’horaire du petit déj. Plusieurs projets pour cette journée dédiée grandes voies : soit enchaînement de deux voies de quelques longueurs (250m), soit enchainement d’une très grande voie : 15 longueurs 650m, pas de demi-tour possible. De l’engagement mental en perspective, d’autant que les points ne sont pas toujours aussi rapprochés que souhaité !

Aspala Escalade : sortie au Massif des Bornes (Haute-Savoie)Les longueurs d’enchaînent pour les différents binômes dans des voies magnifiques : Manque un mètre (voir deux pour certains !), Les gaguistes, Les Miss, Courte paille… Au final, chacun aura usé ses doigts pendant 8 heures. Mais le calcaire est magnifique et absolument pas patiné, les chaussons semblent coller au rocher. Un vrai bonheur !

Retour à l’hôtel, PAD et repos bien mérités, les organismes commencent à accuser la fatigue.

Le dimanche est la plus belle et plus chaude journée ! Une vraie journée d’été. Retour aux grandes voies du Jallouvre pour certains, histoire d’ajouter encore quelques croix et via ferrata pour la deuxième moitié du groupe. Le temps passe vite pour cette courte journée, il est déjà temps de rentrer sur Paris, après un arrêt obligatoire dans une fromagerie. Fin de la parenthèse estivale, un petit goût de vacances en septembre, rien de tel pour attaquer l’automne.

Aspala Escalade : sortie au Massif des Bornes (Haute-Savoie)

Un grand merci à Thierry pour son aide précieuse en temps qu’encadrant et à tous les participants pour leur confiance et bonne humeur.

Vivement l’année prochaine !

 

Des compétiteurs motivés et heureux !

La crise a laissé un petit temps à nos compétiteurs Aspaliens pour rêver et s’amuser lors de deux compétitions en ce début du mois d’octobre. L’occasion pour chacun de se challenger dans la joie et la bonne humeur.

Challenge Lamouret

Initialement prévue le week-end du 28 et 29 mars, l'Open régional de bloc vétéran "Challenge Lamouret" a pu être reporté le week-end du samedi 3 (microbes, poussins, benjamins, seniors, vétérans) et dimanche 4 octobre 2020 (minimes, cadets). Une compétition qui s'est déroulée à Saint-Fargeau-Ponthierry (77).

Cette épreuve d'escalade compte pour le classement national pour les catégories officielles. Elle comportait 20 blocs à essais illimités pour les jeunes et 10 blocs à essais limités pour les seniors/vétérans.

Malgré la fraicheur dans la salle, nos Aspaliens étaient super chauds et ont fait de belles performances ! Notre Team compétition a ramené deux médailles avec une première place pour Céleste chez les minimes et une deuxième place pour Magali chez les vétéranes. Félicitations les filles !

Et bravo également à :
- Minimes filles : Ariane (12ème), Lilou (21ème), Pauline (22ème), Enora (24ème)
- Minimes garçons : Guillaume (29ème)
- Seniors hommes : Nicolas H (16ème), Sébastien D (20ème), Christophe C (23ème),
- Vétérans hommes : Jérémie H (4ème), Rémi (8ème), Fabien T(10ème), Marouane (12ème)

Quelle fierté également d’avoir comme président de jury, une super Aspalienne, Charlotte Lemaire et comme juges, Christelle, Christian et Alexandre ! Merci pour votre investissement !

Nos tout petits Aspaliens ont quant à eux pu s’initier à la compétition. De belles poussées d’adrénaline tout en grimpant avec plaisir ! Bravo pour votre participation active !

Open régional de Massy

A peine quelques jours de repos, et déjà notre Team fût de nouveau en action lors de l’Open Régional du Combiné Escalade de Massy qui a eu lieu le samedi 10 octobre pour les minimes, seniors, vétérans et le dimanche 11 octobre pour les cadets/juniors.

Bloc, Vitesse et Difficulté étaient à l'honneur ! 22 blocs, 9 voies de difficultés (du 5c au 8+) et plus de 7h de grimpe ! Une vraie journée de grimpe à consommer sans modération !

Et nos Aspaliens ont encore brillé avec 3 podiums et 4 médailles :
- En difficulté : Magali 2ème chez les vétéranes (4ème au combiné)
- En bloc : Céleste 3ème chez les minimes (9ème au combiné)
- En vitesse : Jérémie 1er (9ème au combiné) et Fabien 2ème (11ème au combiné) chez les vétérans hommes.

Bravo également aux autres compétiteurs qui font un beau classement au combiné :

- Minimes : Enora (23ème), Guillaume (17ème), Sandro (19ème)
- Seniors : Christophe C (16ème), Luc (15ème), Sébastien D (13ème)
- Vétéran : Marouane (13ème)

Notre Team est en mode power action malgré peu d’entrainement à cause de la crise…Nous sommes fiers d’eux et nous souhaitons les remercier de porter avec autant de plaisir les couleurs de l’ASPALA !

 

 

Telle fille… Telle mère !

Souvent, ce sont les enfants qui suivent les traces de leurs parents. Le musicien Mathieu Chedid, le rugbyman Romain Ntamack, la comédienne Julie Depardieu… Les exemples de « fils ou filles de… » sont légions.
Dans la famille Lecamp, c’est un peu l’inverse. En tout cas, en ce qui concerne l’escalade. « Jamais, jamais » Christelle, la maman, n’aurait imaginé un jour devenir grimpeuse. Jusqu’à ce que ses deux enfants découvrent ce sport, et mordent immédiatement à l’hameçon : « nous adorons la randonnée, et un jour nous nous sommes retrouvés au pied d’une falaise dans les Alpes. Ça a donné envie à ma fille Céleste, et avec son père, ils sont allés faire une via ferrata, ça leur a bien plu ».

Dès la fin de leurs vacances, ils se rendent à Vertical Art, une salle de bloc située à Rungis. En ce mois d’août 2018, la salle n’est pas très fréquentée. Le patron, Laurent, a le temps de leur faire le tour du propriétaire et de leur donner tous les tuyaux pour bien commencer. « L’avantage du bloc, c’est qu’il n’y a pas de corde, pas de manip’ de sécurité à connaître, c’est plus facile d’être autonome pour les enfants ». C’est le déclic, le début d’une « passion dévorante » pour Céleste et son petit frère Clément, qui vont alors passer tous leurs mercredis après-midi, samedis et dimanches à s’user la peau des doigts sur les blocs de VA.
Christelle, en maman curieuse et intriguée, s’y essaye à son tour. Mais le vertige et la peur de tomber prennent d’abord le dessus.
L’été suivant, toute la famille s’envole direction la Thaïlande, réputée pour ses belles falaises au-dessus de la mer turquoise, avec la promesse d’y grimper quelques jours, histoire de se familiariser avec l’escalade en milieu naturel. Un bon prétexte aussi pour motiver Céleste et Clément à découvrir ce pays.
Au pied des parois, à l’autre bout du monde, leur mère tombe sous le charme de l’ambiance si particulière qui règne au sein de la communauté des grimpeurs : « j’ai beaucoup apprécié cet état d’esprit spécial, cette solidarité et cette convivialité qu’on retrouve aussi en randonnée ». Mais c’est aussi une frustration pour elle de devoir rester en bas en regardant les autres grimper.
La voilà donc décidée à s’inscrire en club, afin d’apprendre les techniques d’assurage, et grimper encordée : « c’est plus rassurant pour éviter les chutes, et ça me permettait d’être autonome, avec la perspective de pratiquer en famille ».
La famille Lecamp se rend alors à une journée portes ouvertes de l’Aspala, qui a l’avantage d’être située juste à côté de là où ils habitent. S’inscrire au club offre à leurs enfants une pratique complémentaire à celle du bloc.
Lors de ses premiers cours, Christelle se rend compte que la peur du vide n’est pas insurmontable : « je n’ai plus du tout la même appréhension qu’au début, pour la vaincre il faut s’y confronter régulièrement. Je ne suis pas encore à l’aise en tête, mais je suis de plus en plus audacieuse en moulinette ». « L’escalade est idéale pour se fixer des challenges, même à petit niveau on a envie de progresser pour atteindre la cotation supérieure. En plus, c’est un sport ludique et complet, qui permet de sculpter son corps sans que ce soit des mouvements répétitifs, c’est un super bénéfice secondaire ! » s’enthousiasme-t-elle.
Mais ce qui lui plaît le plus, c’est peut-être le lien social que produit cette activité : « c’est très facile d’échanger avec les autres grimpeurs. C’est un sport individuel, pourtant c’est aussi une pratique collective, qui abolit les âges et les différences. Le groupe s’entraide et s’encourage, le partage se fait spontanément ».
Enfants, parents, désormais toute la famille est inscrite à l’Aspala, et Christelle a décidé de s’investir un peu plus dans la vie du club. D’abord en intégrant bénévolement la Commission Jeunesse. Mais aussi en se formant pour devenir juge de compétition, une vocation là encore insoupçonnable il y a quelques années : « je n’aurais jamais imaginé que mes enfants fassent de la compétition, ce n’est pas vraiment dans nos valeurs, ils vont dans une école où l’on ne met pas de notes. Mais finalement, Céleste et les autres compétitrices s’encouragent beaucoup, se donnent les méthodes… Ce n’est pas plus mal que nos enfants aient choisi l’escalade ! Et quitte à les accompagner sur place, autant ne pas rester à rien faire, et joindre l’utile à l’agréable. Alors oui, ce n’est pas toujours simple de juger, il faut rester concentrée pour ne pas faire d’erreur, c’est une appréciation personnelle, on a parfois la pression. Mais c’est aussi un beau spectacle de voir les participants se donner à fond ».

En ces temps de crise sanitaire, les compétitions sont toutes suspendues, le club a dû fermer ses portes provisoirement… Mais qu’importe, chez les Lecamp, les enfants ont déjà transmis le virus de l’escalade à toute la famille !

Auteur : Jérémie

Photos : famille Lecamp