Facteur de chute et force de choc… kezako

Le facteur de chute est souvent utilisé pour quantifier la sévérité d’une chute en escalade. Le facteur de chute est simple à calculer : c’est le rapport entre la hauteur de chute et la longueur de corde. Il est compris entre 0 et 2 (maxi) en escalade. Plus le facteur augmente, plus la chute est sévère…

Facteur de chute = hauteur de chute / longueur de corde déployée

Exemples :

– je chute de 4 mètres après avoir grimpé 10 mètres => le facteur de chute est de 0,4 (soit 4 mètres divisé par 10 mètres). 0,4 est un facteur plutôt faible et donc la chute est peu sévère.

– je chute de 8 mètres, après avoir grimpé 40 mètres => le facteur de chute est de 0,2… c’est encore mieux et pourtant la hauteur de ma chute est deux fois plus importante que précédemment… tiens ? tiens ?

– par contre si je chute de 3 mètres après avoir grimpé 4 mètres (ce qui peut être le cas en début de voie), alors le facteur est de 0,75 et il est donc plus sévère (mais je vous rassure pas encore trop problématique pour votre intégrité physique).

CONCLUSION : en escalade, la sévérité de l’arrêt de la chute ne dépend pas de la hauteur de chute, car plus la corde est longue, plus sa capacité d’absorption est importante !!

NB : un facteur de chute de 2 (aux conséquences graves) ne peut se produire qu’en grande voie c’est-à-dire lorsque l’on peut potentiellement tomber en dessous du relais (cf. schéma de droite). Dans notre salle, je vous rassure, on ne peut physiquement jamais tomber plus bas que la hauteur qu’on déjà grimpé, donc le facteur ne peut jamais dépasser 1…

Autres conclusions à retenir:

– Lorsqu’on est longé à un relais en haut d’une voie,  il faut toujours rester en tension sur sa longe… car si votre longe fait 1 mètre de longueur et que vous grimpez de 80 cm au dessus du relais (par exemple pour placer une dégaine) et que vous tombez à ce moment-là (pas de bol !) alors le facteur de chute est de 1,6 !!  (1,6 mètres de chute pour un mètre de longe)… Je vous invite à regarder une vidéo réalisée par l’ENSA sur le sujet, c’est saisissant (=> https://www.youtube.com/watch?v=t0DCy5IERvQ)

– En via ferrata vous pouvez avoir des facteurs dépassant 4 (ex : chute de 4 mètres pour une longe de 1 mètre)… c’est pourquoi les longes de via ferrata disposent d’absorbeur de choc spéciaux… et c’est pourquoi la via ferrata est une pratique bien plus dangereuse que l’escalade contrairement à ce que l’on pourrait penser…

LA FORCE DE CHOC :

Là ça se complique et il vaut mieux être un peu matheux et physiciens… 😊

Lors de l’arrêt d’une chute, l’énergie de la chute est dissipée par l’allongement de la corde, le déplacement de l’assureur (et oui rappelez-vous !), le corps du grimpeur (moi je m’en rappelle bien !)… L’énergie est transmise sous forme de force à la chaîne d’assurage. C’est la force de choc. Pour le grimpeur, c’est l’impact perçu lors de l’arrêt de la chute.
On s’intéresse souvent à la force de choc transmise au grimpeur, à l’assureur et au point de renvoi. Cette valeur a l’avantage de faire intervenir tous les paramètres importants dans l’absorption d’énergie : allongement de la corde, déplacement de l’assureur, corps de l’assureur (et oui votre corps est mou et sert aussi à absorber l’énergie de la chute !), glissement de la corde dans l’appareil…

Abracadabra ! voici l’équation permettant de mesurer la force de choc (je vous rassure : on n’essaie jamais de calculer cette formule avant de se lancer dans une voie…) :

Tout ça pour dire que dynamiser (raisonnablement) la chute de son partenaire est important pour lui éviter de se faire mal en tombant ! 😊

Thierry SERIN

Portrait d’un Aspalien !

Trésorier oui, mais grimpeur de longue date avant tout !

Non, Charles Desfrançois ne fait pas qu’encaisser vos cotisations et gérer au plus près les finances de l’Aspala, il cache surtout un long passé de grimpeur. Jugez plutôt :

Il débute l’escalade à 8 ans, emmenés par deux copains de classe dans la forêt de Fontainebleau, du côté de Bourron-Marlotte. Le rocher avant la résine, à l’époque la question ne se pose pas. Charles fait partie de cette espèce de plus en plus rare, celle des grimpeurs qui ont commencé l’escalade avant l’apparition des murs artificiels. Autant dire qu’il fallait être motivé pour aller tâter le caillou. A part le secteur de la Troche où Charles se rend en RER, il parcourt à chaque fois près de 40 kilomètres à vélo pour rejoindre des sites comme Chamarande ou Etréchy.

Avec les mythiques chaussons PA (Pierre Alain) de la marque française EB, il goûte aux joies des parcours de bloc tracés par les Bleausards. Charles fait aussi certaines rencontres surprenantes dans la forêt des Trois Pignons. Pendant les années 70-80, l’armée utilise régulièrement cette zone comme terrain d’entraînement, et lors d’une nuit de bivouac passée avec ses copains sur place, ils sont réveillés par un militaire qui se prend les pieds dans la tente. Un autre jour, c’est l’hélicoptère de l’armée qu’ils voient atterrir au beau milieu d’une plaine de sable. Le secteur du 95.2 est alors aussi connu pour ses blocs de grès que pour ses affrontements militaires !

Logiquement, c’est par la montagne que se poursuit son itinéraire de grimpeur. Comme souvent, l’escalade est d’abord une histoire d’amitié, et il découvre le massif des Ecrins grâce à des copains initiateurs au CAF (Club alpin français). De bons souvenirs, et quelques grosses frayeurs, comme cette voie dans les Bans où Charles, sur une vire inclinée tapissée de pierres instables, tente de faire un relais avec des sangles autour d’un gros rocher, qui faillit basculer dans le vide et tout emporter dans sa chute…

Visiblement curieux de tous les sports nature, notre trésorier grimpeur s’essaie aussi à la spéléo et surtout à la voile, qu’il pratique assidûment au point de devenir moniteur pendant plusieurs années sur l’île de Bréhat en Bretagne.

Sa première inscription à l’Aspala date de 1995. Charles et sa femme Aline sont les heureux parents d’une petite fille et n’ont plus autant de temps qu’avant pour organiser des sorties extérieures. Le club est alors composée de trois sections : escalade, spéléo, et canyoning, dont les deux dernières vont disparaître à leur arrivée. Qu’à cela ne tienne, notre couple avide de plein air se concentrera sur la pratique de la grimpe indoor. Qu’on ne s’y trompe pas, dans l’esprit de Charles, les murs artificiels ne représentent que des outils d’entraînement, conviviaux certes, mais loin des sensations procurées par la grimpe dans la nature. Il reconnaît néanmoins que la multiplication des salles d’escalade a permis de démocratiser ce sport, longtemps réservé aux jeunes adultes. Désormais, il constate avec plaisir que l’escalade est devenue une activité familiale, inter-générationnelle. La preuve : depuis l’année dernière l’Aspala ouvre ses portes aux enfants. La relève est assurée !

Jérémie HARTMANN

Rentrée 2018 des Aspaliens

Démotivés par le mois de novembre ? Sa grisaille et ses jours qui raccourcissent ? Un seul remède : l’escalade (et les bretzels) pour garder la forme et la bonne humeur !
 
En tout cas, la rentrée 2018 a une nouvelle fois montré l’engouement que suscite la grimpe ces dernières années, avec une file d’attente impressionnante pour les inscriptions à l’ouverture du forum des associations. Il nous a même fallu distribuer des tickets pour gérer l’ordre d’arrivée des intéressé.e.s, et éviter une cohue digne des jours de sortie du dernier iPhone ! 
 
Résultat : le club affiche pas moins de 156 adhérents, nouveau record, dont presque 50 enfants !
Les cours adultes débutants affichent presque complet, ceux des jeunes aussi.
 
Plusieurs nouveaux créneaux ont été créés pour faire face à la demande concernant les enfants :
En plus du mardi et jeudi déjà en place l’année dernière, des cours jeunes sont aussi proposés le lundi, le vendredi soir, et depuis début novembre le mercredi après-midi sur le mur de l’US Metro.
 
Pour l’instant, nous devons encore patienter jusqu’à janvier minimum pour découvrir le nouveau mur du complexe sportif La Fontaine, mais nous espérons bien que cette rentrée au gymnase Descartes restera la dernière !
 
Bonne grimpe à tous !
 
Jérémie HARTMANN

Au pot de la rentrée de l’Aspala, ya d’la joie

C’est désormais devenu un rituel. A chaque rentrée, nouveaux et anciens aspaliens se retrouvent autour d’un verre, au gymnase Descartes. L’occasion pour les premiers de connaître du monde dans le club où ils viennent de s’inscrire et, pour les seconds, de partager leur expérience et leur vécu de l’escalade.

Échanges d’expériences

Cette année, c’est le mercredi 17 octobre que le fameux événement a eu lieu. « Tu grimpes souvent en falaise, toi ? Moi ça me fait un peu peur », confie un débutant. « J’ai déjà fait de l’alpinisme, une fois, j’ai adoré. Alors là j’aimerais bien voir s’il y a des sorties organisées par les membres du club ! », lance un autre, plus téméraire.

Le buffet concocté par la commission animation et par les cuistos amateurs du club.

A chaque question, même les plus intimes, (« c’est quoi ta marque de chausson ? », « et tu mets quoi pour qu’ils ne sentent pas mauvais ? », « tu ne grimpes qu’en couple ? C’est plus facile aussi… »), chaque ancien tente de répondre avec sagesse et honnêteté. « Mais je t’assure, je grimpe sans avoir peur de chuter maintenant. Nan, en fait, je rigole c’est pas vrai ! ».

Des jeux et du pain

Mais la grimpe n’est pas le seul sujet de conversation de ce rendez-vous. La nourriture fait aussi l’objet de toutes les attentions. Sur ce terrain les questions fusent aussi, et les réponses sont plus ou moins avouables. « Devinez à quoi est ce gâteau ! » « Heu, y a des courgettes ? De la pâte d’amande ? De l’huile d’olive ? » « Nan » « Heu, j’arrive pas à savoir mais il est trop bon ! » « Il y a des pois cassés ! » (silence général, puis vive exclamations).

Les fameux gâteaux Halloween, qui en ont fait saliver plus d’un.

Au fil des heures, les fous rires successifs permettent de briser la glace, et rapprochent les individus. Puis, comme chaque année, on se quitte bien rassasiés. Quant aux autres questions qui nous trottent dans la tête, il faudra attendre la prochaine séance d’escalade pour pouvoir les poser.

Chamonix, quand tu nous tiens !

Chamonix ! Des kilomètres de falaises de granit et de gneiss, le paradis de tous les fans d’escalade ! Une destination obligée pour nos Aspaliens, groupies de la grimpe. Et c’est une belle brochette qui a eu le plaisir et la chance d’aller tâter ce beau rocher : Yonathan, Stéphane, Sébastien, Vincent, Kevin, Long, Gilles et Magali. Ce super séjour Chamoniard a été organisé et géré avec brio par Benoit aidé de Thierry, un binôme d’encadrants au top !

Et comme chaque fois à l’Aspala, l’histoire de débute de la même manière :

« Il était une fois au parking de la Croix de Berny… » dix Aspaliens parés à partir vers une nouvelle aventure de grimpe ! Après quelles heures de route, les voilà enfin arrivés au gîte de Tupilak les Méandres aux Houches. A peine le temps de chausser des crocs les voici attablés pour déguster une délicieuse crouziflette. Le ton est donné ! Pour faire honneur chaque soir aux bons plats du gîte, va falloir se donner à fond la journée !

Vendredi matin, après une nuit pluvieuse, la journée s’annonce brumeuse mais rien ne peut venir entacher la motivation de nos grimpeurs ! Les yeux encore tout ensommeillés et pétillants d’excitation, direction le télécabine de Planpraz pour rejoindre le clocher de Planpraz à plus de 2000 m d’altitude.

Le groupe se scinde en deux pour arpenter d’un côté la voie Cocher-Cochon et de l’autre celle de Label Virginie. Deux magnifiques voies typées montagne en 9 longueurs qui se rejoignent sur le vertigineux sommet du Clocher. Chacun prend plaisir à grimper, la tête dans la brume et des étoiles plein les yeux. Il est temps de redescendre au pas de course pour ne pas manquer la dernière benne. Ouf ! Pas besoin de descendre à pieds, tant mieux car les jambes tirent un peu quand même.

   

Direction Chamonix pour aller trinquer à cette belle première journée. L’occasion pour chacun de parler de ses sensations de grimpe et d’imaginer déjà la prochaine voie à gravir. Retour au gîte où les plats de lasagnes sont engloutis arrosés de breuvages qui apportent une jolie couleur rosée aux joues de nos grimpeurs. Il est temps d’aller se coucher pour recharger les batteries !

Samedi : c’est une belle journée ensoleillée qui s’annonce ! Nos grimpeurs ont la pêche malgré quelques tiraillements musculaires. Après un bon petit-déjeuner, c’est parti pour les Chéserys à proximité du Col des Montets, suite de belles dalles en gneiss sous les Aiguilles Rouges. Après une belle marche sur 500m de dénivelé, nos Aspaliens sont réchauffés et bien en jambes pour se lancer dans les voies.

L’arrivée aux pieds des dalles offre un paysage à couper le souffle ! Difficile de décrocher les yeux de la vue magnifique sur le massif du Mont Blanc ! Ces falaises hautes de 150m en moyenne sont sillonnées de longues voies ne faisant pas plus de 5 longueurs. Juste ce qu’il faut pour en enchainer deux dans la journée.

            

Plusieurs cordées se forment et partent explorer ce grand terrain de jeu: la voie bleue avec son superbe dièdre qui nécessite de beaux placements de pieds, la voie jaune avec ses pas durs en dalle, la voie de l’EMHM avec une de ses longueurs bien gazeuse et enfin la voie Dune avec ses pas bien techniques et sa dernière longueur en 6b.

Après plusieurs descentes en rappel, les pieds rejoignent la terre ferme, il est temps pour nos grimpeurs d’amorcer la descente du sentier pour arriver à l’heure au souper.

Dimanche : dernier jour. Direction le secteur du Brévent. Après une marche bien énergique sur une piste de ski ascendante le groupe se sépare en deux.

Thierry, Vincent, Mag, Seb, Stéphane et Gilles attaquent la Crakoukass. La première longueur en 5c est assez raide avec deux pas bien techniques. Ça réveil ! Les autres longueurs suivantes s’enchainent bien jusqu’à la dernière en 6B qui nécessitera un peu plus d’huile de coude pour passer son Dülfer bien physique. Le deuxième groupe constitué de Benoit, Kevin, Yonathan et Long part arpenter la Somone, une belle voie avec ses longueurs en dalle, son dièdre/cheminée, sa fissure…bref, de quoi travailler toutes les techniques de grimpe. Nos grimpeurs amateurs sont maintenant bien rodés !

La journée se termine. ..Tout le monde se retrouve au pied de la télécabine, le sourire jusqu’aux oreilles. Le temps de faire une belle photo de groupe et il faut déjà partir.
Nos Aspaliens sont un peu tristes de quitter ces belles montagnes mais tellement fiers et heureux de ce séjour magnifique à Chamonix.

Encore un grand merci à Benoit et Thierry pour cette aventure magnifique !