L’Aspala fait bloc au championnat des Hauts-de-Seine

Pas moins de huit Aspaliens ont fait le déplacement mi-décembre au Cnit de La Défense pour participer au championnat départemental de bloc. Jamais une compétition n’avait attiré autant de grimpeurs du club, dont la culture est jusqu’à présent plutôt orienté vers la pratique loisir.

Cinq jeunes et trois adultes ont donc réglé leur réveil à 5h30 du matin pour une arrivée très (trop !) matinale dans la salle BlockBuster où était organisée la compétition dès 7h15, horaire des inscriptions…

La matinée était consacrée aux catégories jeunes, l’après-midi aux adultes, avec à chaque fois une compétition sous forme de contest : 30 blocs de tout niveau à grimper en 2 ou 3 heures, sans finale. Pour le niveau départemental, ce format permet à tous les grimpeurs, même débutants, de s’amuser dans des blocs à leur niveau, de profiter de prises neuves et d’ouvertures variées. Idéal donc pour nos grimpeurs de l’Aspala, peu habitués à l’ambiance des compétitions.

  

Le réveil musculaire a vite succédé au réveil des paupières. Un tour de la salle pour lire les différents blocs, quelques minutes de briefing pour expliquer aux jeunes le déroulement du contest, et les hostilités ont été officiellement lancées !

Les jeunes se sont très vite pris au jeu des problèmes posées par les ouvreurs : des dalles tout en (dés)équilibre, des jetés, du dièdre, du dévers bien physique… Il y en a eu pour tous les goûts et dans tous les styles.

Face à des jeunes compétiteurs souvent plus aguerris, nos représentants d’Antony ont tout donné, avec à la clé de belles prouesses, et plusieurs blocs complexes « topés » ! Ils ont surtout pris beaucoup de plaisir dans une ambiance bon-enfant. Ils n’avaient plus beaucoup de peau sur le bout des doigts à l’issue de l’épreuve, mais l’expérience aura été enrichissante et prometteuse pour la suite.

Puis place aux adultes l’après-midi. Nos trois valeureux compétiteurs se sont lancés à corps perdus dans la bataille, enchaînant les blocs à un rythme effréné 😉
Eux aussi ont tenté de faire honneur aux couleurs de l’Aspala, s’acharnant jusqu’à la dernière seconde sur les problèmes leur résistant.

Leur motivation sera récompensée par deux belles médailles, une en bronze pour bibi chez les vétérans hommes (eh oui je suis officiellement vieux depuis cette année… enfin selon la fédé !), et surtout une superbe première place synonyme d’or chez les vétérans femmes pour Miss Magali Pons ! Sous vos applaudissements s’il vous plaît !

Qu’on se le dise, l’Aspala est prêt à faire bonne figure lors des prochaines compétitions. Ça tombe bien, notre nouveau mur est enfin prêt pour en accueillir certaines.

Les Dentelles nous vont si bien

A l’Aspala, on aime le beau caillou, les vins gorgés de soleil, et la grimpe tout en finesse… Alors pour les brutes épaisses que nous sommes, les Dentelles de Montmirail étaient la destination parfaite pour le week-end de la Toussaint : des vignes à perte de vue, et des lames de calcaire gris ciselé pour notre plus grand plaisir.

Sauf qu’à trois jours du départ, la pluie s’est décidée à tomber, sans faire dans… la dentelle.

Pas très rassurant d’arriver sous les trombes d’eau en se dirigeant tout droit vers Vaison-la-Romaine et ses tristement célèbres inondations des années 90…

Oubliée la grimpe, pour notre premier jour sur place, nous avons attendu que les Dentelles sèchent au soleil, et en avons profité pour faire un peu de tourisme à Avignon (et non « en Avignon » qui est un archaïsme datant du temps où Avignon était un Etat pontifical : https://www.projet-voltaire.fr/culture-generale/en-avignon-a-avignon/   fin de la parenthèse culturelle).

Visite du palais des Papes pour les plus désespérés, grimpe à la salle d’escalade locale pour les plus forcenés, et bowling pour les plus ….?  Certains ont préféré visiter les caves et boire pour oublier.

Heureusement, le soleil a repris le dessus les jours suivants, et les Aspaliens assoiffés de caillou ont pu s’en donner à cœur joie sur les dalles du Clapis. Une bonne entrée en matière pour retrouver les sensations et la pose de pieds.

Le lendemain était consacré à la grande voie, et chacun a pu trouver un projet adapté à ses ambitions, le tout sous un soleil revanchard.

Finalement, tout se déroulait à merveille. L’ambiance était au beau fixe, comme d’habitude Alex parlait la nuit, et le soir Sandrine essayait, en vain, de nous montrer les bonnes postures pour s’étirer le psoas et autres muscles inconnus au bataillon. Un détail a failli pourtant tout gâcher : le patron du restaurant de Lafare où nous mangions en demi-pension a clairement cherché à nous achever, avec des plats chaque jour plus copieux. Déjà le premier soir nous aurions pu nous douter de ses intentions, il nous a servi un rectangle de 20X20 cm de hachis parmentier de sanglier… Une brique impossible à terminer, même pour les estomacs les plus élastiques du groupe (le mien est pourtant bien entraîné).

Pour le dernier jour, direction un autre secteur de couennes, où nous pensions finir tranquille pour dépenser le peu de force qu’il nous restait. C’était sans compter sur un groupe d’une vingtaine d’individus, armés jusqu’aux dents, qui n’avait comme seul objectif que de squatter toutes les voies faciles que nous avions dans le viseur. Les Aspaliens ont donc dû se rabattre sur des voies plus dures, et c’est ainsi que Vincent a réussi à enchaîner sa première 6a en tête en falaise ! A quelque chose malheur est bon dit l’adage.

Jérémie HARTMANN

La Ligue Ile-de-France FFME… kezako ?

La Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade (FFME), à laquelle est affiliée l’ASPALA, est structurée sur l’ensemble du territoire français en s’appuyant sur des comités territoriaux (CT) représentant le niveau départemental et des Ligues qui représentent le niveau régional.

La Ligue Ile-de-France compte pour sa part 103 clubs et plus de 14 000 licenciés en 2018. C’est une région qui connait une croissance continue du nombre de ses licenciés depuis plus de dix ans (+39%). La Ligue Ile-de-France se situe ainsi à la 2ème place au sein de la Fédération.

La Ligue Ile-de-France forme les licenciés de la région dans toutes les activités fédérales (escalade, alpinisme, ski-alpinisme, canyonisme, etc.) ; elle organise les compétitions régionales d’escalade dans les différentes disciplines (bloc, diff, vitesse, combiné…) ; elle développe l’accès au haut niveau pour faire émerger nos futurs champions ; elle promeut le développement des structures artificielles d’escalade (SAE) dans la région ;elle assure la diversification des pratiques à destination des licenciés et des non licenciés…

La Ligue est une structure associative qui s’appuie sur une équipe de dirigeants bénévoles, sur une équipe de deux salariés, mais aussi sur des cadres bénévoles motivés qui ne comptent pas leur temps : des présidents de jurys et juges pour les compétitions, des instructeurs pour les formations, des initiateurs pour les stages montagne, des entraineurs pour le haut-niveau, etc.

Voici quelques-unes des actions emblématiques portées par la Ligue ces dernières années : mise à disposition des clubs et des collectivités d’un mur mobile d’escalade pour promouvoir notre sport ; organisation chaque année d’une vingtaine de stages pour tous les niveaux en alpinisme, ski-alpinisme, escalade en grandes voies, équipe régionale d’alpinisme (ERA) et équipe régionale féminine de montagnisme (ERFM) qui forment sur deux années les futur(e)s initiateur(e)s de la Ligue ; promotion de l’escalade à destination de tous les publics et durant tout l’été au Pavillon de l’Arsenal à Paris ; entrainement d’une Equipe régionale jeune escalade (ERJE) qui regroupe de jeunes grimpeurs franciliens talentueux, peut-être futurs champions nationaux ou internationaux…

Pour retrouver tous les informations sur la Ligue rendez-vous sur :

Pour s’inscrire aux stages montagne-escalade organisés par la Ligue, rendez-vous sur le site de la Fédé : https://www.ffme.fr/formation/ à la rubrique « stages montagne-escalade »

Thierry SERIN

Facteur de chute et force de choc… kezako

Le facteur de chute est souvent utilisé pour quantifier la sévérité d’une chute en escalade. Le facteur de chute est simple à calculer : c’est le rapport entre la hauteur de chute et la longueur de corde. Il est compris entre 0 et 2 (maxi) en escalade. Plus le facteur augmente, plus la chute est sévère…

Facteur de chute = hauteur de chute / longueur de corde déployée

Exemples :

– je chute de 4 mètres après avoir grimpé 10 mètres => le facteur de chute est de 0,4 (soit 4 mètres divisé par 10 mètres). 0,4 est un facteur plutôt faible et donc la chute est peu sévère.

– je chute de 8 mètres, après avoir grimpé 40 mètres => le facteur de chute est de 0,2… c’est encore mieux et pourtant la hauteur de ma chute est deux fois plus importante que précédemment… tiens ? tiens ?

– par contre si je chute de 3 mètres après avoir grimpé 4 mètres (ce qui peut être le cas en début de voie), alors le facteur est de 0,75 et il est donc plus sévère (mais je vous rassure pas encore trop problématique pour votre intégrité physique).

CONCLUSION : en escalade, la sévérité de l’arrêt de la chute ne dépend pas de la hauteur de chute, car plus la corde est longue, plus sa capacité d’absorption est importante !!

NB : un facteur de chute de 2 (aux conséquences graves) ne peut se produire qu’en grande voie c’est-à-dire lorsque l’on peut potentiellement tomber en dessous du relais (cf. schéma de droite). Dans notre salle, je vous rassure, on ne peut physiquement jamais tomber plus bas que la hauteur qu’on déjà grimpé, donc le facteur ne peut jamais dépasser 1…

Autres conclusions à retenir:

– Lorsqu’on est longé à un relais en haut d’une voie,  il faut toujours rester en tension sur sa longe… car si votre longe fait 1 mètre de longueur et que vous grimpez de 80 cm au dessus du relais (par exemple pour placer une dégaine) et que vous tombez à ce moment-là (pas de bol !) alors le facteur de chute est de 1,6 !!  (1,6 mètres de chute pour un mètre de longe)… Je vous invite à regarder une vidéo réalisée par l’ENSA sur le sujet, c’est saisissant (=> https://www.youtube.com/watch?v=t0DCy5IERvQ)

– En via ferrata vous pouvez avoir des facteurs dépassant 4 (ex : chute de 4 mètres pour une longe de 1 mètre)… c’est pourquoi les longes de via ferrata disposent d’absorbeur de choc spéciaux… et c’est pourquoi la via ferrata est une pratique bien plus dangereuse que l’escalade contrairement à ce que l’on pourrait penser…

LA FORCE DE CHOC :

Là ça se complique et il vaut mieux être un peu matheux et physiciens… 😊

Lors de l’arrêt d’une chute, l’énergie de la chute est dissipée par l’allongement de la corde, le déplacement de l’assureur (et oui rappelez-vous !), le corps du grimpeur (moi je m’en rappelle bien !)… L’énergie est transmise sous forme de force à la chaîne d’assurage. C’est la force de choc. Pour le grimpeur, c’est l’impact perçu lors de l’arrêt de la chute.
On s’intéresse souvent à la force de choc transmise au grimpeur, à l’assureur et au point de renvoi. Cette valeur a l’avantage de faire intervenir tous les paramètres importants dans l’absorption d’énergie : allongement de la corde, déplacement de l’assureur, corps de l’assureur (et oui votre corps est mou et sert aussi à absorber l’énergie de la chute !), glissement de la corde dans l’appareil…

Abracadabra ! voici l’équation permettant de mesurer la force de choc (je vous rassure : on n’essaie jamais de calculer cette formule avant de se lancer dans une voie…) :

Tout ça pour dire que dynamiser (raisonnablement) la chute de son partenaire est important pour lui éviter de se faire mal en tombant ! 😊

Thierry SERIN

Portrait d’un Aspalien !

Trésorier oui, mais grimpeur de longue date avant tout !

Non, Charles Desfrançois ne fait pas qu’encaisser vos cotisations et gérer au plus près les finances de l’Aspala, il cache surtout un long passé de grimpeur. Jugez plutôt :

Il débute l’escalade à 8 ans, emmenés par deux copains de classe dans la forêt de Fontainebleau, du côté de Bourron-Marlotte. Le rocher avant la résine, à l’époque la question ne se pose pas. Charles fait partie de cette espèce de plus en plus rare, celle des grimpeurs qui ont commencé l’escalade avant l’apparition des murs artificiels. Autant dire qu’il fallait être motivé pour aller tâter le caillou. A part le secteur de la Troche où Charles se rend en RER, il parcourt à chaque fois près de 40 kilomètres à vélo pour rejoindre des sites comme Chamarande ou Etréchy.

Avec les mythiques chaussons PA (Pierre Alain) de la marque française EB, il goûte aux joies des parcours de bloc tracés par les Bleausards. Charles fait aussi certaines rencontres surprenantes dans la forêt des Trois Pignons. Pendant les années 70-80, l’armée utilise régulièrement cette zone comme terrain d’entraînement, et lors d’une nuit de bivouac passée avec ses copains sur place, ils sont réveillés par un militaire qui se prend les pieds dans la tente. Un autre jour, c’est l’hélicoptère de l’armée qu’ils voient atterrir au beau milieu d’une plaine de sable. Le secteur du 95.2 est alors aussi connu pour ses blocs de grès que pour ses affrontements militaires !

Logiquement, c’est par la montagne que se poursuit son itinéraire de grimpeur. Comme souvent, l’escalade est d’abord une histoire d’amitié, et il découvre le massif des Ecrins grâce à des copains initiateurs au CAF (Club alpin français). De bons souvenirs, et quelques grosses frayeurs, comme cette voie dans les Bans où Charles, sur une vire inclinée tapissée de pierres instables, tente de faire un relais avec des sangles autour d’un gros rocher, qui faillit basculer dans le vide et tout emporter dans sa chute…

Visiblement curieux de tous les sports nature, notre trésorier grimpeur s’essaie aussi à la spéléo et surtout à la voile, qu’il pratique assidûment au point de devenir moniteur pendant plusieurs années sur l’île de Bréhat en Bretagne.

Sa première inscription à l’Aspala date de 1995. Charles et sa femme Aline sont les heureux parents d’une petite fille et n’ont plus autant de temps qu’avant pour organiser des sorties extérieures. Le club est alors composée de trois sections : escalade, spéléo, et canyoning, dont les deux dernières vont disparaître à leur arrivée. Qu’à cela ne tienne, notre couple avide de plein air se concentrera sur la pratique de la grimpe indoor. Qu’on ne s’y trompe pas, dans l’esprit de Charles, les murs artificiels ne représentent que des outils d’entraînement, conviviaux certes, mais loin des sensations procurées par la grimpe dans la nature. Il reconnaît néanmoins que la multiplication des salles d’escalade a permis de démocratiser ce sport, longtemps réservé aux jeunes adultes. Désormais, il constate avec plaisir que l’escalade est devenue une activité familiale, inter-générationnelle. La preuve : depuis l’année dernière l’Aspala ouvre ses portes aux enfants. La relève est assurée !

Jérémie HARTMANN