Les jeunes Aspaliens découvrent enfin les joies de la falaise !

Eh non, l’escalade ne se pratique pas seulement sur des murs artificiels, avec des prises en résine et en couleur. L’origine de notre sport vient d’abord des montagnes et des falaises naturelles, en extérieur. Ce message, les enfants du club l’ont souvent entendu et l’ont déjà bien intégré, mais pour la plupart, ils n’avaient pas encore eu l’opportunité de l’expérimenter « grandeur nature ».

Après 2 ans d’attente pour cause de confinements à répétition, le premier séjour en falaises à destination des jeunes Aspaliens a enfin pu se tenir lors du Pont de l’Ascension, fin mai.

Direction la Bourgogne, avec 3 sites en ligne de mire :

D’abord Vieux Château, et sa falaise de granit, bordée d’une rivière bucolique. Les enfants ont pu y réaliser leurs premières voies en moulinette, sur des dalles fracturées à petites prises. Leurs mollets s’en souviennent encore ! Et certains ont déjà pu mettre en pratique la manip’ de haut de voie

  Aspala Escalade : sortie jeunes en Bourgogne

Ensuite les Rochers du Parc, au Saussois. Du calcaire cette fois, avec toute la richesse gestuelle que cette roche impose. Les enfants ont beaucoup apprécié ce secteur tranquille, avec des voies de toutes les difficultés, et des profils variés : vertical, dalle, léger dévers.

 

Enfin, Surgy, dans la Nièvre, une autre falaise historique avec un petit secteur particulièrement adapté aux jeunes grimpeurs : voies courtes ne dépassant pas les 15 mètres, cotations et difficultés raisonnables, cadre arborée et rassurant. L’idéal pour se lancer dans des voies en tête et s’entraîner à poser les dégaines.

 

Après ces belles journées d’escalade, les enfants avaient encore de l’énergie pour des parties de foot bien disputées sur la prairie attenante au gîte. Ils ont aussi goûté aux joies de la slack line, de la grimpe dans les arbres, et des ateliers renforcement physique au son du « Bring Sally Up » de Moby. Et pour le dernier soir, ils ont bien mérité la veillée au coin du feu avec chamallow grillés !

 

 

Il aura donc fallu attendre 3 ans avant que cette sortie en falaise puisse avoir lieu, mais ça valait vraiment le coup de patienter !

 

Un grand merci à Mélanie et Rémi, les parents d’Alicia et d’Aurélien, qui ont eu la gentillesse de nous accompagner bénévolement pour ce séjour de 5 jours, ambiance colonie de vacances 🙂

Telle fille… Telle mère !

Souvent, ce sont les enfants qui suivent les traces de leurs parents. Le musicien Mathieu Chedid, le rugbyman Romain Ntamack, la comédienne Julie Depardieu… Les exemples de « fils ou filles de… » sont légions.
Dans la famille Lecamp, c’est un peu l’inverse. En tout cas, en ce qui concerne l’escalade. « Jamais, jamais » Christelle, la maman, n’aurait imaginé un jour devenir grimpeuse. Jusqu’à ce que ses deux enfants découvrent ce sport, et mordent immédiatement à l’hameçon : « nous adorons la randonnée, et un jour nous nous sommes retrouvés au pied d’une falaise dans les Alpes. Ça a donné envie à ma fille Céleste, et avec son père, ils sont allés faire une via ferrata, ça leur a bien plu ».

Dès la fin de leurs vacances, ils se rendent à Vertical Art, une salle de bloc située à Rungis. En ce mois d’août 2018, la salle n’est pas très fréquentée. Le patron, Laurent, a le temps de leur faire le tour du propriétaire et de leur donner tous les tuyaux pour bien commencer. « L’avantage du bloc, c’est qu’il n’y a pas de corde, pas de manip’ de sécurité à connaître, c’est plus facile d’être autonome pour les enfants ». C’est le déclic, le début d’une « passion dévorante » pour Céleste et son petit frère Clément, qui vont alors passer tous leurs mercredis après-midi, samedis et dimanches à s’user la peau des doigts sur les blocs de VA.
Christelle, en maman curieuse et intriguée, s’y essaye à son tour. Mais le vertige et la peur de tomber prennent d’abord le dessus.
L’été suivant, toute la famille s’envole direction la Thaïlande, réputée pour ses belles falaises au-dessus de la mer turquoise, avec la promesse d’y grimper quelques jours, histoire de se familiariser avec l’escalade en milieu naturel. Un bon prétexte aussi pour motiver Céleste et Clément à découvrir ce pays.
Au pied des parois, à l’autre bout du monde, leur mère tombe sous le charme de l’ambiance si particulière qui règne au sein de la communauté des grimpeurs : « j’ai beaucoup apprécié cet état d’esprit spécial, cette solidarité et cette convivialité qu’on retrouve aussi en randonnée ». Mais c’est aussi une frustration pour elle de devoir rester en bas en regardant les autres grimper.
La voilà donc décidée à s’inscrire en club, afin d’apprendre les techniques d’assurage, et grimper encordée : « c’est plus rassurant pour éviter les chutes, et ça me permettait d’être autonome, avec la perspective de pratiquer en famille ».
La famille Lecamp se rend alors à une journée portes ouvertes de l’Aspala, qui a l’avantage d’être située juste à côté de là où ils habitent. S’inscrire au club offre à leurs enfants une pratique complémentaire à celle du bloc.
Lors de ses premiers cours, Christelle se rend compte que la peur du vide n’est pas insurmontable : « je n’ai plus du tout la même appréhension qu’au début, pour la vaincre il faut s’y confronter régulièrement. Je ne suis pas encore à l’aise en tête, mais je suis de plus en plus audacieuse en moulinette ». « L’escalade est idéale pour se fixer des challenges, même à petit niveau on a envie de progresser pour atteindre la cotation supérieure. En plus, c’est un sport ludique et complet, qui permet de sculpter son corps sans que ce soit des mouvements répétitifs, c’est un super bénéfice secondaire ! » s’enthousiasme-t-elle.
Mais ce qui lui plaît le plus, c’est peut-être le lien social que produit cette activité : « c’est très facile d’échanger avec les autres grimpeurs. C’est un sport individuel, pourtant c’est aussi une pratique collective, qui abolit les âges et les différences. Le groupe s’entraide et s’encourage, le partage se fait spontanément ».
Enfants, parents, désormais toute la famille est inscrite à l’Aspala, et Christelle a décidé de s’investir un peu plus dans la vie du club. D’abord en intégrant bénévolement la Commission Jeunesse. Mais aussi en se formant pour devenir juge de compétition, une vocation là encore insoupçonnable il y a quelques années : « je n’aurais jamais imaginé que mes enfants fassent de la compétition, ce n’est pas vraiment dans nos valeurs, ils vont dans une école où l’on ne met pas de notes. Mais finalement, Céleste et les autres compétitrices s’encouragent beaucoup, se donnent les méthodes… Ce n’est pas plus mal que nos enfants aient choisi l’escalade ! Et quitte à les accompagner sur place, autant ne pas rester à rien faire, et joindre l’utile à l’agréable. Alors oui, ce n’est pas toujours simple de juger, il faut rester concentrée pour ne pas faire d’erreur, c’est une appréciation personnelle, on a parfois la pression. Mais c’est aussi un beau spectacle de voir les participants se donner à fond ».

En ces temps de crise sanitaire, les compétitions sont toutes suspendues, le club a dû fermer ses portes provisoirement… Mais qu’importe, chez les Lecamp, les enfants ont déjà transmis le virus de l’escalade à toute la famille !

Auteur : Jérémie

Photos : famille Lecamp

 

 

Alexandre a trouvé sa voie

C’est l’histoire d’un mec qui voulait faire un sport de combat, qui en a essayé plusieurs, mais qui n’en a trouvé aucun dans lequel il se sentait suffisamment fort pour persévérer.
C’est l’histoire d’un mec qui grimpait partout quand il était petit, aux arbres, aux meubles… L’histoire d’un petit garçon qui avait la bougeotte.

Alors un beau jour, plutôt que de s’obstiner dans la boxe ou le Kung fu, Alexandre est entré avec des copains dans la salle Antrebloc à Villejuif, pour essayer l’escalade… Verdict : « super sympa ! »

Le jeune homme cherche donc un club près de chez lui. Pas de chance, celui d’Antony est délocalisé dans un petit gymnase le temps de travaux sur son mur d’escalade habituel. Le club n’accepte plus de nouveaux adhérents pendant cette période.

Qu’importe, Alexandre reviendra à la charge un peu plus tard, et réussira à s’inscrire en cours d’année. C’était il y a 5 ans. Depuis, « Alex » est connu de tous au sein du club. Il est vite devenu une personnalité incontournable et attachante de l’Aspala, impliqué dans la vie du club, participant aux sorties en falaise, aux compétitions, et surtout aux apéros de fin soirée au New Dream… « C’est l’ambiance qui m’a d’abord plu ici : il y a beaucoup d’entraide entre les grimpeurs, pas de prise de tête ni de sectarisme entre les anciens et les nouveaux ».

Accessoirement, il a aussi trouvé un sport dans lequel il se sent progresser année après année : « J’avais l’impression de ne pas être très bon en sport de combat, j’atteignais vite mes limites, pour finalement essayer une autre discipline. C’était très frustrant. En escalade, même s’il y a des phases de stagnation, je ressens moins ces barrières, je sens que j’ai encore les capacités de franchir des paliers ».
D’abord accroc au bloc, Alexandre préfère maintenant la voie, si possible en dévers : « j’aime quand c’est physique, pour me dépasser et mettre mon corps à niveau. Les dalles techniques m’attirent moins ».

Curieux d’apprendre, il s’inspire des tutos d’entraînement sur internet, regarde les compétitions internationales et admire « la grimpe très posée de la Coréenne Kim Jain ou des Japonaises comme Akiyo Noguchi ». Participer aux compétitions le motive énormément, encore plus depuis que le club a mis en place une équipe structurée : « avant, c’était moi contre les autres. Maintenant c’est nous contre les autres ! ».

Il se découvre aussi une passion pour l’encadrement des enfants : « ça a commencé avec mes neveux et nièces, j’ai vu que j’arrivais à leur transmettre ma passion. Pour eux, tonton Alex = tonton escalade ». Quand l’Aspala ouvre ses portes aux jeunes il y a 2 ans, Alexandre participe régulièrement à l’encadrement des cours avec Jérémie. Au point de vouloir passer une formation pour pouvoir encadrer seul. « J’essaie de proposer des cours ludiques. C’était un peu stressant à la rentrée parce que j’étais seul aux commandes pour la première fois. Maintenant je suis beaucoup plus détendu ».

Ne t’inquiète pas Alex, « on a droit à 10% de pertes » comme on dit dans le métier.

                   

L’été en pente douce dans le sud Vercors

Plus tout à fait la Provence, pas tout à fait la montagne non plus, le sud Vercors possède son propre caractère, à la fois verdoyant et minéral, baigné de soleil en cette fin août.

A l’odeur de nos futures voisines les chèvres, nous parvenons à trouver notre gîte bien nommé « La Fromagerie ». C’est dans ce décors bucolique que notre fine équipe de l’Aspala plante son camp de base.

Autour de nous, du rocher, beaucoup de rochers : Saou, Omblèze, le Claps la Poupoune, les Trois becs…

La falaise de Saoû, dans la Drôme

Des falaises dans toutes les directions ! Au milieu de ce paradis de la grimpe, le plus dur aura été de choisir le secteur du jour, car la plupart de ces sites sont orientés au sud, et nous craignons de finir rôtis comme des figues sous les fortes chaleurs de cet été caniculaire.

Prudents pour notre premier jour de grimpe, nous optons donc pour la fraîcheur des gorges d’Omblèze, avec le secteur Jardiland et ses voies faciles, idéales pour se mettre en jambes, en bras, et en doigts !

Optimistes et confiants, nous prenons le lendemain matin la direction d’une falaise nettement plus ensoleillée… Pas besoin d’échauffement, tout le monde transpire déjà abondamment arrivé en bas des voies. Et l’équipement un peu espacé de ce secteur historique donne en plus quelques sueurs froides à certain.e.s.

On se prépare sérieusement à grimper !

A midi, fini de rigoler, le soleil cogne méchamment, le rocher est devenu brûlant, les pieds gonflent dans les chaussons trop serrés. Nous nous rabattons l’après-midi sur le secteur école de Saôu, plus ombragé, et première voie en tête en falaise pour Philippe !

Troisième jour, c’est au pied de la falaise du Claps que nous nous garons, avec en ligne de mire 2 grandes voies faciles sur une longue paroi lisse mais heureusement inclinée dans le bon sens. L’occasion pour certain.e.s comme Ophélie de se familiariser avec les voies de plusieurs longueurs et l’ambiance aérienne… Et pour ceux qui ont décidé de descendre en rappel, l’occasion de répéter les manip de corde au moins 6 ou 7 fois, tout au long d’une interminable descente… Aline et Philippe peuvent vous briefer, ils sont 100% opérationnels !

La grande voie en 4 du CLAPS

Pour fêter ces belles performances, Emma et Quentin nous préparent un dîner de gala, avec leur désormais mythique « rougail saucisse aux 2 piments » (au lieu d’un…) qui réchauffe bien les papilles, avant de nous achever avec leurs bananes flambées mais pas complètement… Bref, étant désormais dans l’impossibilité de grimper les deux jours suivant, nous varions les plaisirs, avec au programme du canyoning, de la via ferrata, et même de la spéléo ! Un copain de Charles et Aline nous fait découvrir la magnifique grotte de Bournillon : ambiance « seuls au monde » dans l’obscurité, au milieu des stalactites, stalagmites, et chauve-souris.

Devant la grotte de Bournillon

C’est déjà le dernier jour ! Nous retournons sur la falaise école de Saoû pour enchaîner encore quelques voies teigneuses, aux cotations « historiques », avant de finir par une après-midi slack-line puis apéro dans la fabrique de bières locales.

L’été s’achève, les vacances sont officiellement finies (sauf pour un petit veinard dont je tairai le nom), mais heureusement le beau mur de La Fontaine nous attend pour une nouvelle rentrée sportive et verticale !

Belle brochette d’aspaliens après le canyoning !

Ariane, jeune et vieille grimpeuse à la fois

Ne vous fiez pas à son jeune âge : à 11 ans, Ariane est déjà une vieille grimpeuse. Avec 7 ans d’escalade au compteur, on peut presque dire qu’elle a commencé la grimpe au berceau. En grande section pour être exact. Enfin à cet âge-là « ce n’était pas vraiment de l’escalade » estime la jeune aspalienne, « j’avais peur d’aller en haut du mur, et l’année d’après, j’avais peur d’en descendre ! ».

C’est à la salle Roc & Résine, à Thiais, qu’Ariane fait ses premiers pas sur les murs verticaux. A l’époque, l’Aspala n’accueille pas encore d’enfants, mais la petite fille a déjà des fourmis dans les jambes et dans les mains : « ma mère me voyait grimper partout, elle avait peur, c’est pour ça que mes parents ont décidé de m’inscrire, et ils se sont mis à l’escalade par la même occasion ».

Dompter le vide

Depuis, Ariane s’est habituée à la hauteur et a su dompter la peur du vide : « j’aime l’escalade (à part les règles de sécurité ! ), parce qu’après on n’a plus le vertige. »

C’est donc en grimpeuse confirmée qu’elle s’inscrit à l’Aspala à la rentrée 2017, la première année où le club ouvre ses portes et son mur aux enfants. Les cours ont d’abord lieu sur l’ancien mur du gymnase Descartes, avant de basculer début 2019 sur la structure flambant neuve du complexe sportif La Fontaine, plus haute et déversante. Beaucoup craignent encore ces grandes voies penchées, y compris chez les adultes. Pas de quoi intimider la jeune fille, au contraire : « maintenant c’est mieux, à Descartes les prises et le mur étaient vieux. Ici il y a plein de dévers, c’est le style que je préfère, les prises sont grosses, plus rapprochées, donc plus faciles à attraper. En dalles, les prises sont éloignées, et en plus ça fait trop mal aux pieds ». Elle vient de passer brillamment son passeport jaune, et pourrait vite franchir de nouveaux caps.

Ariane prend la pose au gymnase La Fontaine

Du bloc par dessus-tout

Ce qu’Ariane préfère avant tout, c’est le bloc : « on n’est pas accroché à une corde, on fait ce que l’on veut, on est plus libre ». Elle s’est essayée à la compétition, et là encore, c’est le bloc qui a sa préférence : « j’aime bien le format contest, où l’on peut essayer beaucoup de blocs différents dans l’ordre que l’on veut. La difficulté me plaît moins, les voies sont souvent un peu dures, et il faut parfois attendre 3/4 d’heures avant de commencer à grimper ! ».

Avec ses parents, la collégienne profite des vacances pour grimper dans les Alpes et faire de la via ferrata, mais reconnaît être moins à l’aise sur le rocher qu’en salle.

Une enfant de la résine, pour l’instant, qui regarde régulièrement les Coupes du monde de bloc sur internet, et connaît déjà le nom des champions : « Janja Garnbret est très forte, Fanny Gibert la Française, et les Japonais sont bons aussi, comme Tomoa Narasaki, très à l’aise en dévers ». Qui sait, dans quelques années, si le nom d’Ariane Compan ne sera pas cité comme référence par la future génération de grimpeurs ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite !