Sortie fin août : elle nous a ravis !

Pour cette sixième édition de la maintenant traditionnelle sortie la semaine de fin août, nous avions opté cette fois ci pour le nord des alpes et le massif des Aravis (ne pas prononcer le s final). Nous avions loué un grand gîte à Entremont (entre le petit et le grand Bornand) mais devant l’affluence de demandes nous en avons loué un second juste au-dessus. Au final, après le malheureux désistement de Franck (victime d’un gros problème de plomberie juste avant le départ), nous étions quinze, avec une majorité d’habitués de la sortie fin août mais quand même quelques nouveaux : Léo qui démarrait ainsi sportivement ses vacances, Johanna qui avait le mérite et le courage de nous rejoindre à vélo depuis Annecy et Evelyne la doyenne qui aura bien donné et participé à toutes les activités.

Le samedi, on se retrouve à quelques-uns pour faire le gros des courses de la semaine au supermarché : 4 caddies et une note totale de quelques 1300 €, c’est fou ce qu’on mange en une semaine à 15 ! Et on retrouve tout le monde au grand chalet, très confortable et suffisamment grand pour mettre tout le monde autour de la table et stocker tout ce ravitaillement. Nous étions alors prêts pour le premier apéro d’une belle série et pour explorer les possibilités de sites d’escalade de la région, suivant en cela la devise de ces séjours : performance et gastronomie (ou l’inverse, c’est selon…).

Dimanche : ça ne commence pas très bien car le temps est très couvert et même pluvieux. Plusieurs partent quand même reconnaitre l’accès à la falaise d’Ablon, sur le plateau des Glières, guidés par Jérémie qui vient d’y passer les deux semaines précédentes. Après un petit arrêt au monument en mémoire des résistants, avec une éclaircie bienvenue mais éphémère, nous montons jusqu’à la falaise qui reste dans les nuages. Avec ce temps, difficile de se rendre compte de l’ampleur et l’intérêt de la falaise mais nous y reviendrons. Retour un peu tardif par un chemin alternatif mais plus escarpé qui nous fait transpirer. En milieu d’après-midi, à la faveur d’une légère éclaircie, nous allons nous échauffer dans une petite falaise école au-dessus du Grand Bornand (la Culaz), histoire de faire connaissance avec le calcaire clair des Aravis et ses cannelures. Enfin, l’équipe de repas du soir se met en place et, tout au cours de la semaine, celles qui se succèderont rivaliseront de gastronomie pour nous faire reprendre des forces avec gourmandise.

Lundi : nous partons à la falaise de la Colombière (au-dessus du col éponyme) ; encore dans les nuages lors de la marche d’approche ; on choisit le sentier de gauche, ce qui ne s’avèrera pas forcément l’option optimale ; mais après une bonne heure de crapahut raide on arrive au pied de grandes dalles blanches toutes striées de cannelures ; c’est parti pour une bonne journée de grimpe, chacun trouvant des couennes adaptées à son niveau, plus faciles sur les dalles inclinées de la partie gauche, plus raides sur la partie centrale et à droite. L’occasion pour tout le groupe de se familiariser avec le style de grimpe local : placement de pieds en opposition et en adhérences sur les cannelures verticales. Evelyne et Johanna ont pu prendre confiance, d’abord en moulinette, puis en tête. Le soleil tarde un peu à arriver mais sera bien au rendez-vous ; les bouquetins sont également là dont celui (celle ?) dont on soupçonne qu’il est appointé par l’office de tourisme… Trop peu farouche pour un animal « sauvage », c’est louche ! En fin de journée, Sandra Yuan Armand et Jean-Marie, en profitent pour aller reconnaitre l’approche de la grande voie qu’ils projettent de faire le lendemain au Jalouvre.

Mardi : grande voie déroulante (Les Miss), mais avec une bonne douzaine de longueurs (400 m), pour les quatre précités. Ils se perdront un peu sur la vire intermédiaire mais enchaineront sans problème, ce qui leur permettra de bien se mettre au point sur les manœuvres de grandes voies.

Pour les autres, direction la falaise du Rocher des Aravis (juste sous le col éponyme) dont l’intérêt est de présenter des voies de différents niveaux et d’être bien ombragée, au moins pour les assureurs. Comme il y a pas mal de monde (c’est un spot historique du massif), on se positionne sur le haut à droite de la falaise dans des secteurs avec une grande variété d’escalade (dalles raides, dièdres, fissures) sur un calcaire plus traditionnel. A noter quelques beaux combats dans les voies, comme celui de Léo dans une 6b au crux difficile à comprendre à vue.

Mercredi : c’est la journée de break multi-activités : pendant que certains se coule douce la matinée, les plus courageux partent pour le canyon de Montmin, au-dessus du lac d’Annecy. Rendez-vous avec Simon (Escape Canyon) qui nous guidera très pro et efficace dans ce joli canyon, avec pas mal de sauts (entre 2 et 7 m) et de toboggans, quelques petits rappels bien arrosés et même un passage un peu spéléo et un autre en siphon. Belle variété et tout se passe bien, même si Charles trouve le moyen de bien se casser la g… dans les derniers 10m ; rien de cassé mais merci le casque et la néoprène épaisse renforcée aux genoux !

On se retrouvera tous à Thônes pour piqueniquer et pour faire la via ferrata qui surplombe l’église, au moins pour ceux qui ne craignent pas le cagnard. Alex et Christian la parcourent en mode trail, en deux fois moins de temps que d’autres…

Jeudi : tout le monde remonte à Ablon, cette fois ci avec un temps idéal et pour en découdre dans le 6 minimum (il y a quand même quelques voies en 5). Temps idéal qui nous permet de nous rendre compte, dès l’arrivée dans la vallée, de la longueur de la falaise (plusieurs km !) et de l’énorme potentiel de ce site. Sur place, on a d’ailleurs l’occasion de taper une petite discute avec Robert Durieux, le principal équipeur du site depuis 30 ans, venu remplacer/ajouter quelques points d’assurance. On lui tire notre chapeau pour l’énorme travail fourni dont nous profitons bien. On fait également connaissance avec ce calcaire à picots, très exigeant pour les doigts car les prises sont petites et souvent agressives. Alexandre peut en témoigner, après sa belle montée à vue dans Harmonie, une jolie 6c classique du secteur, très pure et très homogène sur petits picots. En fin de journée, Alex et Marouanne attaquent une ou deux voies bien dures, notamment la bien nommée Voie Lactique, 7A+ hyper rési, sur du crépi assez douloureux pour les doigts… Ils y entraînent Mathilde, quitte à l’aider un peu pour passer le passage morpho du début (voir photo ci-dessous).

Vendredi : c’est hélas le dernier jour et quatre amateurs de grandes voies (Léo remplace Yuan) repartent pour le Jalouvre, dans une voie plus soutenue mais moins longue (Les Gaguistes). Ils en reviendront…ravis. Pour les autres, direction la falaise de Malsaire à Mont Sassonex : une petite falaise sympathique, avec un pied de voies bien ombragé sous les pins et des dalles calcaires plus moins raides. Les moins performants y trouvent de jolies voies en 5 et les plus aguerris s’y essayent dans le 6 et même le 7a. On termine la soirée en essayant de finir tous les restes du frigo et autres, mais aussi par un atelier vélo improvisé pour réparer le frein arrière du vélo de Johanna ; merci à Yuan qui trouve la solution mécanique !

Samedi : c’est le départ ; la voiture de Marouane (Alex, Yuan, Mathilde) s’arrête encore à la falaise du Maquis, sur la route entre le petit Bornand et le plateau des Glières. Ils y feront quelques belles voies en dalle/dévers entre le 6b et le 7a. Bravo pour la motivation ! Tout le monde arrive à bon port dans l’après-midi, y compris Johanna qui reprend le train à Annecy.

Bilan :

Encore une très bonne semaine de performance (pour certains) et de gastronomie (pour tous) !

Merci à Jérémie pour son encadrement toujours attentif et à tous les participants pour leur motivation, leur participation aux tâches communes et leur bonne humeur.

A l’an prochain donc (dans une autre belle région des Alpes ?).